C’est déjà le 11e album (!!!) pour Crippled Black Phoenix, et tout ça en seulement 14 ans d’existence ! Derrière ce patronyme se cache plus un one-man-band aidé par un collectif à géométrie variable qu’un véritable groupe. Justin Greaves poursuit son chemin très personnel, ne se fixant aucune limite musicale !
Great Escape est, comme son nom l’indique si bien, un voyage, une échappée dans plusieurs mondes si différents les uns des autres. Il y a une luxuriance absolue des arrangements, des mélodies, des instruments utilisés qu’on ne sait par quel bout prendre ce disque. C’est un pavé, presque une oeuvre symphonique, mais d’un genre nouveau.
Chaque chanson pourrait être le prétexte à un album entier, tant elles sont riches. Post rock, rock prog, metal, synth pop et tant d’autres styles s’y confondent, s’y conjuguent, s’y affrontent.
Disque paradoxal, aussi, car ce Great Escape est toujours en équilibre entre la lumière et la noirceur, le bien et le mal, le beau et le terrible.
Le premier titre The You I Give, après une véritable intro, est pinkfloydien en plein. Près de 10 mn, une musique lourde et contemplative, quand Madman s’aventure plus sur des terres où Depeche Mode aurait fait produire un album par Gary Numan. Rain Black, Reign Heavy lorgnera plus de son côté vers certains travaux de Devin Townsend, avec sa voix féminine douce et fantomatique.
Great Escape doit s’écouter comme un 33T : d’une seule traite. C’est une forme d’histoire qui y est narrée.
Un nouveau monument à mettre à l’actif de Justin Greaves !
www.crippledblackphoenix.co.uk