Devin Townsend est un génie. Assertion confirmée depuis qu’on l’a découvert avec Ocean Machine, l’un de ses mille et un projets.
En cette année 2022, c’est un double album que propose l’artiste canadien. Lightwork, titre de l’album et du premier disque, et son pendant, Nightwork, composant le second disque.
Et l’ensemble donne une impression étonnante. Comme si, tel l’artisan, Devin Townsend venait tout simplement de réaliser son chef d’oeuvre. On ne parlera pas de son meilleur album, car ici tout est bien plus subjectif. Mais de chef d’oeuvre, en prenant la définition première de l’expression. Cette oeuvre qui permet à l’apprenti de devenir maître.
Car Lightwork regroupe tout ce qui a fait jusqu’à présent le succès de son auteur. Soit un mélange quasi ésotérique dans son grammage entre le rock, le prog, le metal, le metal extrême aussi. Et une appétence pop jamais vraiment admise ou assumée. Mais pourtant bien présente.
Il y a ici un ambition cinématique jamais atteinte par son auteur (on n’ose imaginer une mise en image pour un titre comme Lightworker !). Qui rejoint l’ambition musicale qui l’habite depuis ses débuts en solo, d’abord au sein de Strapping Young Lad, son projet le plus extrême.
Sons de synthés-cathédrale, guitares démentes, voix chantée/criée, participation de sa compagne musicale Anneke Van Giersbergen, on sent que Devin Townsend a voulu passer ici une étape supplémentaire.
Opéra-rock ? Et pourquoi pas ! On sait que ce double album aura coûté beaucoup à son auteur, lequel l’a reporté, repoussé, mécontent d’un premier résultat. « Vingt fois, cent fois sur le métier remettez votre ouvrage » s’exclamait en son temps Monsieur Boilleau. La preuve ici, avec un album d’une richesse folle. Qui mélange les genres, les tord, les assemble, les renvoie dos à dos. Pour un résultat extraordinaire.
Pour autant, pas de surprise réelle pour qui suit Devin Townsend depuis longtemps. On est, sur Lightwork et sur Nightwork totalement dans l’univers qu’a créé l’artiste de Vancouver en bientôt trente ans de carrière. Car, de l’électro-rock de Dimensions au quasi post punk de Celestial signals en passant par la violence indus-symphonique de Stampys blaster, c’est le génie de Devin Townsend qui s’exprime d’une seule voix. Dans mille tons différents.
A ce titre, on comprend mieux à l’écoute de Nightwork pourquoi ce deuxième album est là. Plus noir, plus violent, plus industriel, plus barré (Precious Sardine), il apparaît comme un négatif du lumineux Lightwork. Et l’on retrouve les accents d’Ocean Machine (Hope is in the world), de Strapping Young Lad (Starchasm pt.2). On retrouve tout Devin Townsend dans un équilibre assez fort, chaque disque proposant 10 chansons.
Le site officiel de Devin Townsend
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