Copieux comme un fajitas avec supplément de guacamole ! Voilà comment on pourrait, avec certes une grosse touche de facilité dans la formule, qualifier ce nouvel album de Mariachi El Bronx.
le groupe californien est l’alter ego d’un groupe appelé The Bronx oeuvrant dans un hardcore brutal et direct. Mais la version Mariachi leur permet d’exprimer leur douceur et de revendiquer les origines centre-américaines de plusieurs membres.
C’est aussi un moyen pour certains publics a priori rétifs au genre Mariachi de s’y plonger sans trop de « honte » (on sait comment peuvent être ces cases dans lesquels nous aimons bien trop nous enfermer !). Le chant en anglais et en espagnol donne encore plus de volume à l’ensemble, y apportant cette touche latino pop revendiquée par un Matchbox 20, par exemple.
Depuis le temps qu’on parle de fusion, Mariachi el Bronx est peut-être le groupe qui est allé le plus loin en la matière. Avec un résultat une nouvelle fois époustouflant : évoquer la violence des ghettos sur une musique plutôt entraînante et dansante est une gageure, ça en devient l’un des nombreux titres excitants de l’album (Loteria). Idem avec le duo/split/mixtape foutraque Aqua Something You Know Whatever avec Schoolly D ou la démo Wildfires très inspirée par Hotel California.
Mariachi El Bronx offre ici une véritable somme de musique Mariachi, mais passée à la moulinette de l’urgence hardcore et de la violence sourde des gangs, un peu comme ces voyous prêts à tuer pour un mauvais regard, mais qui portent le portrait de leur mère tatoué près du coeur.
Musica Muerta est un album d’une sincérité et d’une beauté rares, et certainement la meilleure porte d’entrée dans l’univers de Mariachi El-Bronx, tant les nouvelles compos voisinent avec des reprises et des démos.