Une claque. Une baffe. Un bon gros gnon. Voilà comment résumer ce nouveau disque de Backxwash, alias Bianca Lecomte. Cette Canadienne d’origine zambienne renvoie tous les rappeurs les plus machos dans les cordes dès le titre d’ouverture, qui donne son nom à l’album. Une furie musicale qui emprunte à l’indus le plus martial, ponctuée par un riff piqué chez Black Sabbath.
Si cet uppercut n’a pas suffi à vous convaincre de la puissance du disque, n’hésitez pas à écouter les chansons suivantes, où l’artiste évoque sa vision du pardon, son regard sur les autres, le regard des autres sur elle, ses origines, sa transsexualité, sa complexité d’être humain. Et c’est toute cette complexité, cette colère aussi, qui explosent sur God has nothing to do with this leave him out of it. Colère, donc, mais aussi une forme de violence, cependant jamais gratuite. Plutôt la colère et la violence d’une Juste face à celles et ceux qui perdent tant de temps et d’énergie à juger plutôt qu’à comprendre ou même accepter.
God has nothing to do with this leave him out of it et son interprète viennent simplement, avec ce brûlot, de redéfinir le rap. Rien de moins !
Seul point qui pourrait apparaître négatif : la durée de l’album, à peine une grosse vingtaine de minutes. Mais généralement, sur un ring, on est heureux de tenir aussi longtemps face à un champion ou une championne.