On appelle ça l’évolution. Ihsahn, leader de l’un des plus gros groupes de l’histoire du black metal, Emperor, a décidé de poursuivre sa carrière en solo. Amr est déjà son 7e album solo. Et il poursuit un chemin qui, sans quitter l’esthétique black metal, s’en échappe quelque peu. Amr poursuit cette quête d’un nouveau territoire sonore, sonique même, dans le quel blastbeat et voix très éraillée peuvent cohabiter avec la beauté d’une musique à cordes (Lend me the eyes of Millenia, sublime titre d’ouverture).
Il y a aussi des chansons plus roots (Arcano Imperii), mais où règne une imparable volonté prog qui n’est pas sans rappeler le travail d’un Steven Wilson ou d’un Mikael Akerfeldt (Opeth), qui a d’ailleurs collaboré à un précédent album d’Ihsahn.
Amr, comme ses six prédécesseurs, marque un tournant dans l’histoire du metal extrême nord-européen. A coup d’influences progressives et d’influences électroniques il lui fait franchir un pas supplémentaire vers une musique que les « intellos » du rock pourraient même apprécier. Tout en ne reniant en aucun cas ses origines black metal. Un exploit !