Donny McCaslin revient deux ans après le monumental Beyond Now qui faisait suite de quelques mois à sa collaboration intense avec David Bowie sur son ultime album, Blackstar.
Là où Beyond Now était marqué de l’ombre du chanteur britannique, Blow propose un voyage accompagné.
Pratiquement chaque titre est l’occasion pour Donny McCaslin d’inviter un chanteur, parmi lesquels Sun-Kil-Moon, alias Mark Kozekec (The Opener). Le saxophone devient l’une des deux voix de chaque duo. Les autres vocalistes invités ici sont Jeff Taylor, Ryan Dhale et Gail Ann Dorsey, bassiste et choriste de Bowie, rencontrée à l’époque Blackstar (sur Eye of the Beholder), à moins que les voix ne deviennent instrument (Break the Bond).
Et le jazz, dont vient Donny McCaslin, évolue, prend une nouvelle dimension, qui part vers la pop, vers la fusion très typée 90s ( ), vers parfois aussi une forme de mélange jazz-new age – no wave proche des travaux du bassiste Jan Wobble. L’auteur de l’album parvient à atteindre cette galaxie musicale difficile à décrire, à étiqueter, là où le jazz se mêle au rock progressif (Club Kidd).
Donny McCaslin a franchi une nouvelle étape dans sa carrière sur Blackstar. Il a su en profiter immédiatement sur Beyond Now, qui en était un prolongement assez naturel. Mais surtout, sur Blow., il parvient à se réinventer tout en poursuivant sa progression vers une musique encore trop peu entendue, où le jazz est là comme sarment de base, qui permet de divaguer, de s’évader vers mille sonorités possibles.
Les puristes du jazz risqueront de ne pas apprécier la démarche audacieuse de ce nouvel album. Les amoureux de musique aussi exigeante qu’accessible seront, eux, ravis par cette nouvelle merveille du saxophoniste new-yorkais !