Evoluer. C’est semble-t-il le leitmotiv des Novégiens de Shining depuis leur premier album, Blackjazz. Et si cette évolution s’était faite de façon continue et régulière sur les trois premiers disques, cette fois, c’est un saut. Un saut dans le style – sans pour autant se parjurer, on y reviendra plus tard – et un saut dans le temps. Direction des années 80 qui se seraient prolongées jusqu’à aujourd’hui, sorte de faille dans le continuum espace/temps cher au Doc Emmett Brown.
Ca commence par la pochette, bien laide il faut le reconnaitre : une tête de tigre fluo…
Ca continue par la musique – le plus important ! – et là, c’est une nouvelle claque qui nous est assénée par le groupe. Qui sort les synthés (on pense parfois au Faith No More de The Real Thing, voire à Europe : Take me, My church, Fight song) et les met au service de son metal cette fois-ci expurgé des influences jazz qui avaient fait le succès du groupe jusqu’alors. On trouve même une ballade (When the lights go out) ! Bon, une ballade à la Shining, donc pas la plus douce, mais suffisamment étonnante pour être signalée ! Idem avec le presque punk Oï Smah it up, signe supplémentaire de l’évolution de Shining.
Shining parvient à créer un son à la fois nouveau et déjà entendu. Un mélange de sonorités pop, d’arrangements tout aussi pop et de puissance metal. Un exercice très tendu, sur le fil, avec à chaque morceau le risque de tomber du côté du kitsch. Oui, mais voilà : Shining possède une classe qui en fait depuis ses débuts un groupe à part.

Animal – Shining (metal)
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