Les dernières productions de Bob Mould semblent le confirmer : le bonhomme est entrain de devenir, après plus de 30 ans de carrière, un monument du rock US. L’un de ces artistes dont, à l’image d’un ACDC ou d’un Springsteen, on sait à l’avance en gros ce qu’il va proposer, pour à chaque nouvel album être suffisamment surpris.
Il y a eu au début des années 2000 quelques excursions expérimentales, mais depuis une grosse dizaine d’années (District Line, en 2008), il a retrouvé avec bonheur sa formule idéale : un rock guitare/basse/batterie inspiré de sa « première carrière » au sein du Hüsker Dü. Surtout, ce rock bigger than life, fait de riffs inspirés, d’une section rythmique au taquet et d’un sens mélodique hors norme.
Tout ce que le rock indie bruitiste des 90s à aujourd’hui compte de talents est issu du Hüsker Dü. Il est donc tout à fait normal que Bob Mould, initiateur, « parrain » de ce mouvement, en soit aujourd’hui encore l’un des acteurs majeurs.
Et côté paroles, ce sont toujours ces histoires du quotidien, ces scènettes ou déclarations dans lesquelles chacune et chacun peut se retrouver. Rien n’est simple, rien n’est blanc ou noir, et c’est encore une fois le propos du parolier qu’est Bob Mould de traverser les étapes de la vie avec une pointe de cynisme (What do you want me to do ?), l’amour après l’abandon (Sunny love song), la trahison (Sin King)…
Mais surtout, Bob Mould a conservé la hargne de ses débuts, ne la contenant que parcimonieusement, pour trousser des projectiles bien rock, bien punk, signe que le monsieur est toujours aussi jeune, à bientôt 60 ans. Qu’il n’aura que sur son passeport. Parce que pour le reste, le rock, la colère et l’espoir lui auront servi d’élixir de jeunesse !
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