Un peu de math, pour débuter. Soit un triangle équilatéral dont chaque sommet est un monstre sacré de la musique américaine : Springsteen, Dylan, Cash. Traçons une ligne droite partant de chaque sommet pour atteindre la moitié de l’arrête opposée. Le point de rencontre de ces trois droites s’appelle Dan Tedesco.
A chacun de ces génies, Dan Tedesco va emprunter un peu. Le rock gouailleur du Boss (American darkness, All I wanted was a friend, Before you were born et ses notes de piano qui claquent, Voice of our generation), la poésie du Zim’ (Backstage) et la folk mâtinée de country du Man in black qui plane tout le long de l’album (notamment sur Bank of the Mississipi). Ce n’est d’ailleurs pas une surprise si ce jeune auteur-compositeur-interprète reprend régulièrement des chansons du Nebraska de Springsteen sur scène, tant ce disque doit lui avoir ouvert la voie.
Au-delà d’un trop facile name-dropping, American Darkness est un album oxymore, une lumière sombre sur l’Amérique. Pas celle des grandes villes. Non. Celle rurale du Kansas, du Missouri, du Colorado. Celle des cowboys encore en recherche d’un ailleurs meilleur.