La country, vaste sujet, surtout en France où tout doit entrer dans une case très précise.
Or, c’est le souci avec la country et des artistes comme Brantley Gilbert : ils font clairement de la country par rapport à l’acception américaine (la seule qui compte pour eux, il faut bien l’avouer), mais chez nous, ça devient compliqué à expliquer.
D’autant plus difficile que dès le premier morceau, Fire’t up, Brantley Gilbert nous offre quelques riffs lorgnant vers le hard rock sur une rythmique empruntée au hip hop… Mais pour proposer un morceau southern rock/ country du plus bel effet. Idée réutilisée avec autant de succès un peu plus tard sur Welcome to Hazeville (où nous avons même droit au couplet rap par Colt Ford (et à la présence de Lucas Nelson et surtout son révéré père Willie Nelson !). Autre duo, plus convenu mais toujours efficace, c’est avec la canadienne Lindsay Ell (What happens in a small town).
Heureusement, des artistes comme Kid Rock ont balisé de longue date le chemin. Et le succès du duo Lil Nas / Billy Ray Cyrus (Old town road) a achevé le crossover. Sans oublier Aaron Lewis, ex leader du groupe de nu metal Staind devenu star de la country depuis quelques années.
Mais revenons-en à Fire and brimstone. Brantley Gilbert y délivre sa country à lui. Et elle est celle d’un artiste qui a été élevé au son des caciques du genre, mais aussi à Pearl Jam, Soundgarden ou Metallica (l’écoute de Fire and brimstone vient donner une toute nouvelle lumière aux mésestimés Load et Reload des Four Horsemen).
La production est ici claire comme un bourbon distillé 5 fois, chaque instrument bénéficiant du même traitement. Et la voix de Brantley Gilbert en devient l’élément liant, entre choeurs et soli de guitares. Il est tour à tour desperado, bluesman sur le retour, rockstar. Mais toujours lui.