Blankass est enfin de retour ! Le groupe a préparé ce come-back depuis de nombreux mois, via la diffusion de la chanson-titre, puis d’une websérie où se sont succédées de nombreuses personnalités comme le regretté Jean-Pierre Mocky, Jean-Pierre Daroussin, Elodie Frégé, Alain Chamfort et bien d’autres…
Attente mille fois récompensée à l’écoute de ce 6e album (hors live & best of) des frangins d’Issoudun. C’est quoi ton nom marque une rupture dans la production, avec un appel plus marqué à quelques éléments synthétiques et des sonorités nouvelles, moins roots, un peu à l’image de Mark Lanegan sur ses deux derniers albums (La clé, notamment, pourrait figurer en bonne position sur les disques de l’ex Streaming Trees). Mais ce disque est aussi dans la plus pure veine Blankass, avec ces textes faisant la part belle à l’emploi du je, tu, nous et du toi-moi, marque de fabrique du groupe (Avec toi, Si jamais tu passais). Les influences, le groupe ne s’en est jamais caché, sont autant à chercher dans le rock britannique et américain que dans la plus pure tradition de la chanson française. Notamment Charles Trénet, dont les notes chantantes remontent de ci, de là (Si jamais tu passais, l’arrière saison) ou Jacques Higelin… qui avait adapté Trénet à sa folie voilà quelques années !
C’est quoi ton nom n’est cependant jamais meilleur que lorsque Guillaume Ledoux partage son micro. Soit le temps de deux très beaux duos avec Matthew Caws (Nada Surf), rappelant les influences power pop de Blankass, dans la lignée notamment d’un Dinosaur Jr, et plus certainement d’un Bob Mould et avec Marka (papa, pour le côté people/musique d’Angèle et Roméo Elvis). Sans oublier ces chansons à deux frangins (Guillaume et Johan), particulièrement le sublime morceau de clôture de l’album, Black Roses.
John Lennon disait « le rock français, c’est comme le vin anglais ». Blankass semble avoir voulu le surprendre à sa façon : un groupe français avec un nom de vin français (oui, bon cocktail, ok…) peut faire du rock français parce que reprenant l’héritage le plus noble du rock anglais !