Algiers a débarqué avec son premier album en 2015, et une claque immédiate tant le mélange des musiques y est stupéfiant : la puissance du rock, la finesse du gospel et de la soul, le groove froid et métallique à la frontière de l’indus et du post punk et cette folie propre au jazz.
Le deuxième album sorti il y a deux ans nous avait un peu refroidi : ce qui avait créé la surprise devenait plus grossier, bien moins inspiré.
Et puis, il y a ce There is no year tout juste débarqué et qui ne quitte pas la platine, ni le lecteur mp3 : c’est bien simple, cet album tourne en boucle ici !
Algiers a « musclé son jeu » comme dirait l’ami Aimé Jacquet. Le groupe d’Atlanta a remis au centre de l’équation ce qui avait fait son succès initial : le songwriting et les mélodies.
Impossible de ne pas danser sur Unoccupied, impossible de ne pas vouloir pogoter sur There is no year (la chanson) impossible de ne pas verser une larme vers Depeche Mode sur Hour of the furnaces.
Algiers a retrouvé le goût des belles choses et des mélanges les plus improbables (ce choeur gospel sur Dispossession !!!). La musique créait sur rien ou si peu il y a encore trente ans. Aujourd’hui, ce sont les enfants ou petits-enfants des 70s et des 80s qui se réapproprient intelligemment un patrimoine qu’ils ont pour certains à peine connu. Mais dont ils ont su tirer la substantifique moelle. Quelque part entre Depeche Mode, Nine Inch Nails, Antony & the Jonsons, Nina Simone et le jazz le plus fou. On a coutume de se demander si un disque et bon ou pas. Celui-ci n’est pas bon : il est beau. Très beau !
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