Ozzy Osbourne intitulant un album et une chanson Ordinary Man, ça sonne aussi incongru qu’un président de la République s’affirmant normal. Parce qu’Ozzy est tout sauf un homme ordinaire. Il est le « fuckin’ prince of darkness », l’un des pères fondateurs du heavy metal, une icône absolue. Et quand il fait un duo (chose rare, mais bien présente ici), c’est avec nul autre qu’Elton John. Sur la chanson Ordinary man, justement. Et dont le texte appelle à distinguer l’homme de la star, John derrière Ozzy comme Reginald derrière Elton.
Ordinary Man, l’album, c’est du pur Ozzy, comme on l’aime depuis qu’il a débuté sa carrière solo. Des chansons bigger than life, de la guitare qui ronronne avant d’exploser en soli majestueux (Straight to hell), du Black Sab’ qui ne dit pas son nom (Under the graveyard), bref tout ce qu’on attend de lui. Mais avec à chaque fois la même classe ténébreuse.
Et puis il y a une surprise, et de taille ! Puisqu’outre Elton John, Ozzy a proposé à… Post Malone de le rejoindre sur un boogie rock/rap d’enfer, morceau stroboscopique et quasi punk sur lequel le jeune rappeur apporte une coloration nouvelle à la musique d’Ozzy (It’s a raid). Le résultat est à la hauteur de la surprise ! Résultat à peine moins enthousiasmant sur Take what you want où le duo est rejoint par un autre rappeur, Travis Scott.
C’est l’une des marques de fabriques du Oz’ : réussir à être là où on ne l’attend pas. Et toujours très bien entouré, puisqu’outre les chanteurs cette fois invité, Ozzy a réuni encore un casting d’enfer aux instruments : Duff McKagan (Guns N Roses) à la basse, Chad Smith (Red Hot Chili Peppers) à la batterie et Tom Morello (RATM) ou Slash (Guns N Roses) à la guitare, ainsi que le guitariste-producteur Andrew Watt (collaborateur de Post Malone, Lana Del Rey, etc.). Un Who’s Who du rock !!!
Ozzy marque un peu plus encore sa légende avec Ordinary Man. Il est, musicalement du moins, toujours en très grande forme. Et c’est déjà énorme pour lui aujourd’hui.