Il n’est pas interdit de dire que Kirk Windstein EST le sludge. Ses états de services dans deux des groupes fondateurs et fondamentaux du genre que sont Crowbar et Down suffisant amplement à justifier cette assertion.
Pour autant, c’est cette fois en solo que le guitariste et chanteur britannique se livre sur Dream In Motion. Avec comme une envie de se livrer un peu plus, et certainement proposer des chansons qui n’auraient pas figuré sur ses projets en groupe. On ne va pas pour autant faire le coup de « l’album introspectif » ou autre, loin de là. En revanche, on découvre une touche mélodiste qui n’était pas aussi flagrante jusqu’à présent. Kirk Windstein ne s’éloigne pas non plus totalement de ce metal lent et oppressant qui est la marque de fabrique de son genre favori, le sludge. Mais notre homme tente avec succès de se rapprocher de ce qu’un Ozzy Osbourne a pu proposer de mieux dans sa propre carrière solo. L’artiste a d’ailleurs confié que la genèse de cet album solo vient de l’important éventail de ses goûts musicaux, allant du heavy metal classique au soft rock 70s, voire aux Beatles.
Le résultat est un disque dont l’écoute marque par la sincérité de son propos. On sent un vrai « premier album » dans une forme de naïveté du propos, mais interprétée avec la maestria d’un musicien expérimenté. Héros dans son genre de prédilection, Kirk Windstein apparaît par moments comme un élève très doué et très sérieux (l’émouvant Once again). Il offre des rock ballads à faire pâlir les meilleurs spécialistes du genre (Enemy in disguise, impressionnant de maîtrise, qui n’aurait pas déparé sur le dytique mésestimé Load / Reload de Metallica).
Dream in Motion n’est pas une simple escapade solo. On sent dès la première écoute, confirmée par les nombreuses écoutes tant ce disque est beau, que Dream in Motion marque une étape importante dans la carrière de son auteur.