Il semble de plus en plus évident que les artistes venus du metal extrême sont parmi les plus inspirés quand ils s’offrent une escapade rock. On avait déjà eu l’exemple d’Ihsahn (Emperor, s’orientant vers le prog), et voici celui de Nergal (leader des Death Metalleux Behemoth).
L’artiste polonais s’est tourné vers ses amis venus du rock – Sivert Hoyem/ Madrugada et sa voix toujours aussi envoûtante – du metal -Shining, Corey Taylor (Slipknot), Ishahn, Matt Heavy (Trivium) pour une sorte de messe païenne, une oeuvre où les chansons de marin (la mélodie de Burning Churches) côtoie les ballades folk vitaminées (Mestwo).
L’exercice de l’album de copains n’est évidemment pas nouveau du tout dans le rock. Mais quand il est réussi (et c’est plus que le cas ici), on parvient à écouter autant d’albums qu’il y a de chansons, d’univers, tous réunis par le grand ordonnateur, en l’occurrence donc Nergal.
Me & That Man n’est pas un simple coup d’essai, c’est déjà un album qui va compter. Une réunion salutaire de talents dont les différences s’effacent. Ou plutôt se mêlent les unes aux autres pour un résultat exceptionnel. On savait depuis longtemps que Leonard Cohen avait inspiré une scène rock et dark folk (à commencer par The Sisters of Mercy). On se réjouit de constater que cet héritage perdure !