Il y a des gens qui sont énervants. Enervants par leur facilité déconcertante à composer et arranger des chansons dont on retient immédiatement chaque nuance, comme si on les portait en nous depuis de nombreuses années.
C’est le cas des Fratellis. Le groupe écossais revient aux affaires avec ce sixième album et toujours cette même recette exquise : un savant mélange de mélodies pop, de spleen écossais et de rage indie. Rarement groupe ou artiste solo aura aussi bien réussi à faire siennes tant d’influences diverses, parfois même antinomiques. Il y a ici quelque chose tenant d’une forme de sorcellerie de la composition. Ou comment passer de l’ombre à la lumière, du froid à la chaleur en un claquement de doigts. La chanson-titre est une formidable complainte, quand Need a Little love nous embarque dans les sweet sixties revisitées.
Il y a comme toujours chez les Fratellis cette origine celtique qui transparait soit directement dans les mélodies, soit dans une ambiance ni tout à fait festive, ni tout à fait triste, mais qui à chaque fois donner envie de danser, de prendre ses proches dans les bras. L’alcool et la Lune claire ont peut-être pour secret magique de rapprocher les personnes. La musique des Fratellis en est assurément le facteur accélérateur.