Fotocrime signe avec South of Heaven un disque passionnant, qui se révèle aussi un exercice de lien entre plusieurs horizons musicaux, plusieurs époques aussi. Impossible de ne pas penser à Nick Cave, mais aussi Depeche Mode, Cure et tout ce qui a permis la création d’un groove sombre depuis les premiers émois de Joy Division, il y a bien longtemps déjà.
Mais en bon Américain, Fotocrime n’oublie pas la puissance du blues (Foto on wire), élément essentiel de son travail, retravaillé, trituré, maltraité, mais au final sublimé.
Le courant new wave/post punk a connu un regain d’intérêt depuis près d’une dizaine d’années, apportant son lot de disques fortement dispensables. Fotocrime en est l’opposé, rappelant tout ce que ce genre musical avait de vénéneux (Love is a devil, qu’on croirait sorti d’une archive des Sisters of Mercy, avec cette basse si précise), de plus sensuel aussi (Hold me in the night, ballade parfaite).
Et puis, impossible de ne pas évoquer Slayer, tant le titre de l’album y fait référence. Plus d’une coïncidence, c’est une référence malgré deux styles totalement opposés. Mais la richesse des deux disques est similaire. Leur propos est proche. Il ne reste qu’à espérer pour Fotocrime que SON South of Heaven se pare de la même aura que celui de Slayer. Il le mérite, en tous cas.
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