Troisième album solo pour le leader des Manic Street Preachers, Even in exile ne se dépare pas spécialement de son travail avec son groupe. Le sens mélodique propre aux Manic est toujours là, et comme évidemment c’est la voix qui porte le plus un groupe, on est ici en territoire conquis.
Territoire plus particulier pour ce musicien qui a toujours fait de son oeuvre un travail d’activiste. Even in exile est avant tout un hommage au musicien Victor Jara, assassiné par les milices du général Pinochet en 1973. Mais au lieu d’un album de reprises, James Dean Bradfield a préféré adapter les poèmes de son compatriote gallois Patrick Jones (frère du bassiste des Manic, Nicky Wire), déjà hommages à Victor Jara.
Si le fil est très étroit, l’écoute de l’album permet de ressentir plus qu’autre chose à quel point ces chansons étaient vitales pour leur auteur et interprète. Even in exile n’aurait pas pu être un album des Manic Street Preachers, car il est une forme de quête qui ne se partage pas, trop personnelle, trop intime.
Even in exile regorge de moments d’intense émotion (Under the mimosa tree, instrumental superbe) jusqu’à l’apogée qu’est le dernier morceau, Santiago Sunrise, entre la lourdeur d’un tambour militaire et la douceur d’une chanson presque folk.

Comment on “James Dean Bradfield – Even in exile (pop rock)”