What ??? Des nappes de clavier chez Napalm Death ??? Ben ouais. Ce n’est pas la première fois. Déjà en 2014, le groupe avait fait le coup des tendances indus sur le très bon Utilitarian. Là, c’est dès l’introductif Fuck the Factoid. Et ça apporte une dimension encore plus profonde, plus malsaine, plus violente aussi à leur musique. Parce que si l’on parle de claviers chez Napalm Death, c’est vers les derniers disques indus metal de Killing Joke qu’il faut se tourner, dont Napalm Death semble par moments ici être la poursuite d’une quête de violence. Ou alors vers The Berserker,
Alors non, Throes of joy in the jaws of defeatism ne va pas clore le débat « est-ce de la musique ou du bruit ? » Tant le propos de Barney & co est toujours le même : pousser les potards, les instruments et la voix à fond, pour créer une ambiance de tension extrême, et montrer que ce n’est pas l’apanage des jeunes (autant dire que des jeunes groupes capables d’aller aussi loin que Napalm Death, ben, y’en a pas !).
Napalm Death offre aussi une chanson à même d’entrer dans les quotas de chanson française ! Avec ce Joie de ne pas vivre psalmodié à la façon d’un Arno en transe industrielle !!! Mention aussi à Invigorating Clutch que l’on croirait véritablement sortie et torturée du répertoire le plus noir de Killing Joke, évoqué plus haut comme influence !
Renouant avec les aspects les plus indus de sa carrière, Napalm Death offre un album parmi ses meilleurs depuis le début du XXIe siècle, rien de moins. La profondeur et, osons le dire une forme de rondeur, qu’apportent les boucles synthétiques ne font que renforcer son propos dévastateur.
Pour une année 2020 si étrange, il fallait un Napalm Death au top de sa forme. Ben ça c’est fait, et mieux que très bien !