En fait, après avoir écouté une première fois ce disque, on a l’impression qu’un 18 tonnes nous est passé sur la tête.
Et puis on le réécoute, et on a la même impression. Sauf qu’on y a trouvé du plaisir. On n’a pas tout compris, mais on y a pris un pied terrible. Et si ce n’était pas ça la plus belle définition de la musique. Le groupe britannique se définit comme roi de la real-ale-ity… Une réalité sans doute parallèle, née d’un abus de musique et de bière.
Tout dans Walk it dry tourne autour de sons indus et d’un saxophone qui se balade, joue, punit aussi parfois. La voix, elle, est remixée, ne servant que de couche sonore supplémentaire, jamais là pour chanter.
C’est barré, assez sombre aussi il faut bien l’avouer, mais terriblement sexy (Bulgarian Steel) et si enveloppé de mystère que cet album est un must, à placer quelque part entre les travaux les plus abordables de John Zorn, ceux plus mainstream de Donny McCaslin et les folies de Mike Patton. Avouez qu’en matière de triangle des Bermudes on a déjà connu pire ! On pourrait même ajouter les Suédois Shining pour obtenir la quadrature d’un cercle ouvert, très ouvert.
Walk it dry ne pourra pas convenir à toutes les oreilles, loin s’en faut. C’est un disque exigeant, dont on ne sait pas après plusieurs écoutes s’il tient du génie ou de la vaste de blague, tant il est impossible de ne pas penser à l’un plus qu’à l’autre, dans les deux sens, selon le moment écouté. Sans parler du nom du groupe, évoquant très évidemment les glorieux héros du funk.