Mine de rien, avec 10 Songs Travis célèbre les 30 ans de la sortie de son existence, et bientôt les 20 ans de son plus grand hit, Sing, publié en 2001 !
Travis qui fait partie de ces Beautiful losers de l’histoire du rock : ils auraient pu devenir le plus grand groupe pop du monde, mais c’est Coldplay qui leur en a ravi le titre, et dont le leader Chris Martin a d’ailleurs dit à quel point lui et les siens ne seraient rien sans Travis…
Sur 10 songs, un titre très Cohenien, Travis fait une nouvelle fois mouche, avec des compositions aériennes, à commencer par la chanson d’ouverture, Waiting at the window, et son piano si léger.
Vient ensuite le duo avec une Susanna Hoffs qu’on avait perdu de vue depuis la séparation des Bangles, et qui propose avec Travis un duo chabadabada montrant que sa voix si particulière n’a pas changé (The only thing).
Travis a toujours su admirablement jouer de la mélancolie, pour la rendre douce, légère, belle. Et aussi pour s’inspirer sans les plagier les Beatles (Valentine). 10 songs a tout de l’album « sans prétention » qui renferme pourtant quelques unes des plus belles chansons et des plus fins arrangements que la pop a pu proposer depuis bien longtemps. Il y a aussi quelque chose de la tradition de la folk écossaise, ce sang des Lowlands qui coule dans les partitions du groupe, ces chansons qui sonnent aussi bien dans un pub de la banlieue de Glasgow, dans le casque d’un jogger ou dans un stade géant : l’universalité des sentiments.