Il y a quelque chose d’assez terrible, triste et beau à la fois à écouter Graveyard Sex. Quelque chose qui tient de la voix de son interprète, fan et quasi sosie vocal de David Bowie. Si jusqu’à présent, il y avait l’original comme point de comparaison, la mélancolie de ce disque et l’absence de David Bowie font penser à une suite cachée de Blackstar. Les lamentations de Infinite Last Wish, les cordes seventies de Silk Balune, tout concourt à cette impression que l’on touche Bowie, qu’on l’aperçoit, avant qu’il ne s’évapore de manière fantomatique.
Effet souhaité ou non par l’artiste écossais, on l’ignore, tant sa carrière n’a pas eu jusqu’à présent du Thin White Duke pour se développer. D’hommage, il est d’ailleurs question sur Graveyard Sex, mais à la musicienne britannique Lindsay Cooper, décédée il y a quelques années. Une nappe, une guitare sèche et toute l’émotion de Chris Connelly font le reste. Surtout, de nombreuses références apparaissent, pour un autre hommage en fil rouge, cette fois, à Bill Riefkin, batteur entre autres pour King Crimson, REM, et principalement Ministry et ami de longue date de Chris Connelly.
C’est un album que l’on peut considérer à part dans la carrière de cet acteur majeur de l’indus et du metal indus des 30 dernières années. Un album intime, et pour une fois le terme n’est pas du tout galvaudé.
Dépouillement, désespoir malgré quelques rayons de lumière, beauté mélancolique, voici ce qui caractérise l’un des plus sombres mais aussi des plus beaux disques de cette année 2020.
