Steve Hill se produit désormais sans ses Majestiks, avec lesquels il avait signé le très beau The Damage Done il y a déjà … 11 ans. Depuis, le chanteur-guitariste québécois poursuit sa carrière avec 6 albums, dont les 4 volumes des Solo Recordings (enfin, 3 1/2 pour être précis).
Sur Desert Trip, il attaque en douceur, mais avec l’âme d’un chaman sur Evening Star, un morceau qui nous plonge directement dans les grands espaces, qu’ils soient du Canada ou des plaines américaines. Les envolées électriques de l’époque Majestiks ne sont plus. Est-ce dommage ? Oui parce qu’elles étaient enflammées comme il faut (et qu’on en trouve un peu sur Cold hearts ou Tail light, dernière chanson du disque). Et non, parce que l’univers plus apaisé de Desert Trip se prête tellement mieux à des digressions vers la musique folk (Follow you down, Gotta be strong ou le magnifique I won’t, sur lequel plane le fantôme de Johnny Cash).
Steve Hill propose un disque typiquement américain. Du genre qui ne franchissent pas assez souvent l’Atlantique vers notre nouveau monde où la musique américaine (US ou canadienne) se résume trop souvent à ce que diffusent les hit-radios pop de New York ou Los Angeles. Une musique bien trop souvent sans âme ni profondeur. Tout le contraire de ce très beau moment offert par Steve Hill.