John Dwyer est principalement connu pour être le leader du groupe punk arty The Oh Sees (et moult digressions patronymiques autour de ce nom), auteurs de trois disques rien qu’en 2020 et dont le prochain, Wairdo Hairdo est programmé pour cette année.
Là c’est un nouveau projet qui débarque avec cet album jazzcore intitulé Witch Egg, sur lequel le saxophone et le jazz se frottent à un mélange psyché/garage. Si la formule existe depuis bien longtemps (notamment les travaux communs The Ex-Getatchew Mekuria), elle a rarement été poussée aussi loin.
Et cet album risque d’énerver les caciques du jazz, qui n’y verront pour certains que bruit et fureur, alors que non, c’est un véritable disque de jazz qui s’offre à eux. Tordu dans tous les sens, parfois bruitiste, mais tout de même très classique dans son approche (merveilleux moment sur Your hatless friend).
Witch Egg semble se vouloir le disque d’un rockeur, d’un punk, d’un défricheur qui – après s’être encanaillé longtemps – veut prouver au monde du jazz qu’il est digne de cette musique désormais vue – assez injustement – comme plus savante que spontanée. A l’image de Page Hamilton (Helmet) qui se produit aussi régulièrement sous forme de quintet jazz, John Dwyer rend hommage à plus de 100 ans de jazz, à sa façon certes iconoclaste, bruitiste et expérimentale. Mais avec une foi absolue.
