Il est rare, rarissime même, que sur Myskeuds nous nous intéressions à un EP. Mais quand ça concerne Martin Gore, comment dire ? Martin Gore, donc, a la bonne idée de profiter des périodes calmes de Depeche Mode pour proposer ce 5 titres. Et il y a des grosses surprises. La première est qu’il n’y a pas la moindre chanson : que des instrumentaux. La seconde, c’est que les morceaux (portant tous le nom d’un singe : Hurleur, Capucin, Mandrill ou Vervet) vont bien plus loin de Depeche Mode que ce qu’a pu proposer le compositeur jusqu’à présent dans ses efforts solo.
Ici, on nage dans un paysage onirique rétro, vintage, parfois violent (Howler), parfois proche du travail effectué par Vangelis pour la BO de Blade Runner (Howler’s end).
Martin Gore a décidé de se faire plaisir, et plus encore de faire joujou avec ses machines. Bien lui en a pris, tant on sent une créativité très libérée, un peu comme si le navire amiral qu’il copilote à trois avec Dave Gahan et Andrew Fletcher lui était parfois un peu lourd à assumer, trop « carré ». Et il faut bien avouer que la musique électronique ici proposée est moins tiède que sur les deux derniers albums de DM. Elle semble bien plus revendiquée sur The Third Chimpanzee EP, là où DM donne l’impression de se contenter d’assumer l’électro sur ses derniers disques.
Si l’on pouvait émettre un bémol à cet EP, hé bien c’est justement de n’être qu’un EP, là où on imagine Martin Gore suffisamment inspiré pour proposer plus de matériel. Peut-être à l’occasion d’un prochain EP, justement ?