Sleaford Mods. Un cas à part. Du rap sur fond d’electro rock minimaliste et post punk. Un « chant » ou un « flow » très aléatoires. L’impression album après album d’un je-m’en-foutisme absolu et crasse. Et pourtant, même si on sait, on se fait avoir à chaque fois. Le duo britannique attaque une nouvelle fois sous son prisme de working-class-heroes pour balancer sur la société, sur ses maux, mais avec leurs mots, aussi précis qu’un tir de Harry Keane.
La production des Sleaford Mods nous ramène aux origines du rap, quand le genre n’était pas surproduit, quand il venait de la rue et pas des villas de Bel Air ou Calabasas. Ici, tout est minimaliste, un peu sale, mais dansant.
Petit moment bien sympa, ce duo avec Amy Taylor (Nudge it). Avant que le duo Williamson/ Frean ne reprenne ses affaires courantes, et donne envie aux rappeurs de s’intéresser au post punk, quand justement les fans de post punk iront s’encanailler au rap.
Le propos étant aussi corrosif que politique, le groupe s’en prend aussi à Dominic Cummings, l’homme derrière le Brexit (Out there et son refrain « Out there / I run my fingers through my hair / I wanna tell the bloke that’s drinking near the shop / That it ain’t the foreigners and it ain’t the fuckin’ Cov / But he don’t care).
Groupe toujours sur le fil entre deux genres a priori si éloignés, Sleaford Mods est l’un des rares groupes/artistes au monde à rester inimité. Chapeau bas !
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