Cette voix susurrée de façon diabolique, mystérieuse, ouvre Disruption, titre introductif d’Hostile. Puis la basse arrive, sourde et narquoise. Puis la batterie, comme un coeur qui bat. La voix arrive, un peu plus forte… D’entrée de jeu, l’ambiance est posée, rappelant un peu celle de l’excellent PLP de Peace Love & Pitbulls au tournant des années 2000.
Car sur Hostile, Aborym nous offre un retour à cette période bénie du metal sombre, quand indus, indie, alternatif, metal fusionnaient tous les quatre matins. Tool, Nine Inch Nails (Proper use of myself, ou Stigmatized, si c’est pas inspiré par Reznor…), VAST, Deftones, voici les noms qui défilent dans nos oreilles à l’écoute d’Hostile.
Aborym réussit une sorte de pari fou sur Hostile : réunir sur un album et avec une vraie cohésion artistique tout ce qui a fait le sel des 90s dans le rock indépendant. Parce que le grunge, ou plutôt le post grunge, pointe bien son nez ici (Horizon Ignited), avec également quelques moments de douceur planante (The end of a world, quelque part entre Stone Temple Pilots et le Bowie de Hunky Dory, Lava bed Sahara que n’auraient renié ni Gary Numan ni Alice In Chains).
Aborym offre sur Hostile un album calibré 90s avec une production riche digne des 20s (oui, nos 20s, hein !), ne souffrant aucune limite artistique. Voici typiquement le genre d’album qu’on mettra sur sa platine le jour où on n’aura pas trop d’idée, tant il y a ici une variété et une qualité des compositions et de leur interprétation.