Il y a des albums qu’on attend. D’autres que l’on n’espère plus. Et As Days Get Dark entre dans cette seconde catégorie, tant on était sans nouvelles du duo de Falkirk depuis déjà 15 ans.
Entretemps, le style Arab Strap n’a pas tant évolué que ça, naviguant toujours entre rock, pop, folk et psychédélisme saupoudré d’électro. La voix parlé/chanté d’Aiden Moffat semble être plus profonde aujourd’hui, jusqu’à parfois se rapprocher de Leonard Cohen (I was once a weak man, où les cordes font également penser à The Future du poète canadien).
As Days Get Dark propose 11 chansons où spleen et mélancolie sont mis en scène de façon très délicate, entre chanson et conte (Another clockwork day).
Evidemment, la période actuelle inspire le duo écossais, qu’elle soit générale ou plus typique de la Grande Bretagne en plein Brexit. Sans prendre position, Arab Strap dresse un panorama pas spécialement gai, comme si son retour avait pu être rendu presque urgent à cause de cette situation. Et la grande force des paroles des différentes chansons est, non pas de dresser un quelconque constat, mais d’étudier comment cette période impacte le quotidien et la psyché.
Arab Strap réussit donc un tour de force en étant à la fois on-ne-peut plus actuel sans rien enlever à ce qui a créé son style dans les 90s et jusqu’en 2006.