Ah Dinosaur Jr. Ont-ils seulement commis un faux pas artistique depuis leurs débuts dans les 80s, préfigurant alors le grunge à venir ? Si l’on pose la question c’est qu’on a quelques éléments pour répondre : non ! Le groupe ne se départit jamais ni d’une dose de spleen, ni d’une belle dose d’humour et de flegme. La formule ne change pas, mais à l’instar d’un ACDC, le résultat est toujours convainquant. Il y a ceux qui rendent le rock sexy, ceux qui en font un objet de revendication. Et il y a ceux, à l’instar de Dinosaur Jr qui vont juste balancer le son, et le bon son.
C’est tout ce mélange, associé à un sens aigu de la mélodie qui transporte les nombreux fans de ce groupe culte album après album. L’impression d’avoir des potes à l’autre bout du monde, des « Monsieur tout-le-monde » qui se réunissent comme eux dans un garage ou un studio sans grand nom pour l’amour du rock.
Un album de Dinosaur Jr, c’est finalement assez facile à faire : on pousse bien les potards pour jouer de la pop/folk qui ressemblera à du gros rock, et on laisse la voix spleenesque et flegmatique (on y revient) de J. Mascis faire le reste. Assez facile à faire, oui, mais quand on réunit à la perfection tous ces éléments. Pour le commun des mortels, faire un album de Dinosaur Jr se révélera en revanche quasi impossible.