Sentiment un peu partagé à l’écoute de ce nouvel album des Dropkick Murphys. Il suit très logiquement 11 shorts stories of pain & glory (2017) et l’évolution que celui-ci avait entamée d’un punk hardcore mêlé de celtique à quelque chose de plus rock « mainstream », tout en conservant l’esprit celtique et la hargne. Ici, clairement, les Dropkick Murphys ont décidé de canaliser leur colère, leur rage. Il reste évidemment quelques gros morceaux Oï (Mick Jones nicked my pudding), mais le groupe semble avoir fait le choix d’un disque plus calme, mettant d’ailleurs bien plus en avant le côté celtique de leur musique. Le violon ou l’accordéon sont quasi omniprésent (H.B.D.M.F. / Turn Up that dial / Middle finger).
C’est un Dropkick Murphys clairement nouveau qui s’annonce sur cet album. Certains fans de la première heure, fans de pogos y seront peut-être un peu déçus. Pour tous les autres, ceux qui aiment la beauté mélancolique et dansante de la musique celtique et la rage du rock, Turn Up that dial est une nouvelle grande offrande des Dropkick Murphys, un album dans lequel le groupe se met peut-être un peu plus à nu, comme s’il nous accueillait dans son salon. Le groupe évolue, se rapproche de ses racines. Les Dropkick Murphys ont décidé, semble-t-il, de rendre à cette culture celtique tout ce qu’elle a pu lui apporter en 25 ans de carrière. Turn up that dial (« tourne ce cadran », en français), c’est un peu tourner les aiguilles d’une montre qui avance, d’un temps qui passe, d’une vie qui évolue avec de nouveaux objectifs, de nouvelles envies, de nouvelles émotions.
L’album se conclue par un I wish you were here chanté en chorale, qu’on imagine parfait pour un farewell à la fin des concerts. Soit dernière chanson avant le rappel, soit titre qui indique à un public toujours plus en communion avec le groupe qu’il est temps de se quitter. Jusqu’à tirer une prochaine bordée ensemble.
Sentiment un peu partagé, donc, à l’écoute de ce nouvel album des Dropkick Murphys. Mais finalement juste pour le temps d’appréhender cette évolution de la musique du groupe, qui a cette fois décidé de baisser un peu le curseur punk au profit des curseurs rock et surtout celtique. Mais sentiment, surtout, d’avoir retrouvé cette belle bande de Bostoniens toujours aussi en forme !
