Il y a peu de règles chez Myskeuds. Mais parmi elles, ne jamais chroniquer un album de reprises.
Donc, on va parler de cet album de reprises par le duo allemand Die Krupps. Pourquoi ? Parce que déjà, les règles sont faites pour mieux être mises de côté. Et ensuite, parce qu’ici, ce sont plus des réinterprétations, assez géniales pour certaines, de quelques classiques choisis par le groupe. Et enfin, parce que les invités sont à l’avenant.
Mais avant de parler des invités, quelques indications sur les chansons : The Number one song in heaven (Sparks), Don’t fear the reaper (Blue Oyster Cult), Whip it (Devo), To hell with poverty (Gang of Four), Another one bites the dust (Queen) figurent parmi les 10 titres ainsi passés à la moulinette indus. Et le résultat est aussi surprenant que totalement jouissif. Cette dernière chanson de Queen, notamment, est un véritable tube EBM quand reprise avec autant de brio.
Froide, violente, brutale, robotique, la musique de Die Krupps est une référence en matière d’électro indus depuis 40 ans déjà. L’exercice des reprises permet ici d’apporter un regard nouveau à la fois sur le patrimoine du duo allemand, mais aussi sur les chansons qu’ils ont décidé de reprendre.
Un mot enfin sur les invités : Paul Ferguson (Killing Joke) apporte sa science de la rythmique, avec sa batterie précise et tribale sur To Hell with poverty quand Jyrki 69 (The 69 Eyes) balance une sensualité vénéneuse à Chinese Black (reprise de The Neon Judgement). Sans oublier Ross The Boss (Manowar) fait péter les décibels sur No More Heroes (Stranglers).
Rarement un album de reprise n’aura sonné aussi personnel, naviguant entre hommage sincère et gros routage de gueule avec autant de classe.
