6 ans séparent Eiskeller de Let it glow, dernier album en date de Rover. Le chanteur parisien a pris le temps, mais le résultat vaut le coup. Eiskeller est une collection de 13 chansons pop en apesanteur. La Grande Bretagne a adoubé de longue date Steven Wilson, nouveau roi du prog. Rover pourrait lui emboiter le pas chez nous. Tout ici tient de la magie. La voix, bien sûr, mais aussi la science de la production et des arrangements qui transforment une chanson en moment suspendu. On se balade entre To this Tree et Woys dans des chansons qui ont chacune son âme, mais se réunissent dans une communion rare. Si des noms devaient ressortir ici, au-delà de Steven Wilson, ils seraient ceux de Bowie (période The Next Day), Lennon père et fils (comment ne pas penser par moments au sublime Friendly Fire de Sean Lennon ?). Et cette impression so british, on la retrouve particulièrement sur la chanson hommage à Sir Roger Moore, éternel dandy.
Eiskeller fait partie de ces rares disques qui dès la première écoute ont un son intemporel. Rover nous balancerait qu’en fait il a retrouvé des bandes d’un chanteur britannique mort dans les 70s qu’on pourrait le croire. Mais non, c’est bien lui qui est derrière ces 13 perles musicales. Et poursuit une carrière sans faute entamée il y a bientôt dix ans sur son album éponyme, qui lui avait d’ailleurs valu à l’époque une nomination aux Victoires de la musique.
