Ministry nous avait laissés avec un AmeriKKKant assez ahurissant, publié en 2018, en plein tourment trumpien. Si l’humour – souvent crasse – d’Al Jourgensen affleurait encore, on sentait un disque de colère envers l’ex président américain, et une volonté de réhabiliter la musique américaine, via le prisme Ministry, pour ne pas faire oublier au monde ce qu’elle a apporté depuis l’apparition du rock.
Moral Hygiene, en ce sens, revient à ce que Ministry fait de mieux : gratter nos fausses bonnes consciences, tel un bouffon génial. Appuyer là où ça fait mal, nous faire rire de nos défauts tout en nous faisant réfléchir, et rester, par moments, une ôde revendiquée au mauvais goût.
En matière de goût, on retrouve une nouvelle fois ce sens du collage cher à Uncle Al. Le leader de Ministry s’est une nouvelle fois amusé à mixer des sons, hurler dessus (par moments, sa voix se rapproche de plus en plus de celle de Jaz Coleman !) et surtout balancer les potards à 12 !
Moral Hygiene est-il un bon ou un mauvais crû de Ministry ? Honnêtement, la question ne se pose plus en ces termes aujourd’hui ! Ministry fait du Ministry, entre agression sonore (Disinformation), groove jazzy 90s (Good Trouble), cyberpunk, le tout avec un plaisir malsain toujours renouvelé. Ca fracasse les fûts, ça balance les guitares, ça pulse les samples, et c’est finalement tout ce qu’on attend de Ministry : un bon moment bien bourrin et funky !
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