Si Depeche Mode est le job de Dave Gahan, son travail avec Soulsavers apparaît album après album, collaboration après collaboration comme son espace vital.
Sur Imposter, le duo (enfin trio, puisque Soulsavers est déjà un duo) a décidé de reprendre des chansons à sa manière : sobre, onirique, mélancolique, habité, gospel. Et Dave Gahan confirme qu’il est un immense chanteur, tant ici tout est fait pour mettre sa voix et son interprétation en valeur. Que ce soient Neil Young (A man needs a maid), Mark Lanegan – lui aussi habituel contributeur des Soulsavers (Strange religion), James Carr (The dark end of the street) et tous les autres contributeurs à ces chansons, ils voient leurs oeuvres totalement revisitées, faisant de ces reprises un véritable exercice de relecture personnelle, hommage appuyé aux auteurs/compositeurs.
Il y a tant de foi et de dévotion (!!!) de la part des Soulsavers et de leur vocaliste de luxe à retravailler toutes ces chansons qu’on peut immédiatement poser l’album Imposter à côté des American Recordings de Johnny Cash. Rien ici ne sent le produit d’un label avide de vendre du disque, non, car les chansons choisies le sont pour ce qu’elles sont, belles et intemporelles, et pas pour le succès radio ou clipesque que d’autres auraient pu avoir.
Nous sommes ici face à un album qui redéfinit le genre de la reprise.
