Jarvis Cocker en crooner Frenchy in ze text, personnage et auteur de la BO du dernier film de Wes Anderson, The French Dispatch, hommage décalé à la France. Si avec ce pitch vous avez envie d’aller plus loin, c’est que vous avez bon goût.
Car Jarvis Cocker n’en finit plus de surprendre. On sait l’artiste britannique francophile et francophone, lui qui a vécu à Paris. Mais on ne le savait pas aussi féru de musique française. Pour cet album, il est allé chercher des chansons de l’époque Mai 68, celle où se déroule la tram du film.
La liste fait la part belle aux classiques (Aline, Requiem pour un con et son « [spechialment peur toi] », Paroles Paroles), mais s’aventure aussi vers des chansons plus oubliées aujourd’hui par le grand public français (Dans ma chambre / Dalida, La tendresse / Bourvil, rappelant au passage quel merveilleux et doux chanteur fut le génial Corniaud).
L’exercice est délicat pour un chanteur britannique : réussir à extraire la substantifique élégance de ces chansons sans les singer, MAIS AUSSI leur donner une interprétation nouvelle avec le so chic brit accent. Et le pari est ici plus que réussi. Jarvis Cocker rend un hommage magnifique à la chanson française. Et par la grâce de ses arrangements, par le respect qu’il apporte aux textes, il se permet même de donner la leçon à pas mal de chanteurs et chanteuses français actuels qui ânonnent avec difficulté leur propre langue !
