David Bowie adorait reprendre les chansons des autres artistes. Mais il fait, lui aussi, partie des chanteurs dont les chansons ont été reprises, parfois à outrance. Voici un Top 10 proposé par Myskeuds.
1° Depeche Mode – « Heroes » (2020 sur l’album Spirits in the Forest, live)
Pas parue autrement qu’en version live, cette reprise de « Heroes » figure désormais au répertoire de Depeche Mode. Chanson très souvent reprise (par Mötörhead, King Crimson, Apocalyptica notamment), elle trouve ici une résonance très particulière. Les arrangements délicats de Gore & co en font immédiatement une chanson de Depeche Mode, comme Bowie avait réussi à faire de Wild is the Wind l’une de ses propres chansons. Bluffant.
2° Seu Jorge – Starman (2004 sur l’album The Life Aquatic with Steve Zissou OST)
Chanteur et acteur brésilien, Seu Jorge interprète pour la BO du film de Wes Anderson The Life Aquatic plusieurs chansons de David Bowie, à la guitare acoustique. Transformer un hymne de l’hédonisme glam en folk song mâtinée de bossa nova, et interprétée en portugais, était un pari risqué. Le résultat n’en est que plus magique.
3° Space Oddity – Chris Hadfield (2013, jamais publiée)
Il faut aller sur YouTube pour voir et écouter cette version ahurissante. Pourquoi ? Parce que Chris Hadfield, malgré un joli grain de voix, n’est pas chanteur. Lui, son job, c’était astronaute. Et il a décidé d’enregistrer – avec l’accord de Bowie – une version de Space Oddity dans l’espace, dans la station spatiale internationale. Ce qui en fait la chanson interprétée le plus loin de la Terre. Il a fallu l’intervention de la NASA et d’un studio pour rendre possible un tel enregistrement. Un petit exploit pour la technique, un grand moment pour la musique.
4° Scott Weiland – Fame (2008 sur l’album Happy in Galoshes)
Scott Weiland avait apporté l’esthétique glam dans le mouvement grunge. Et si tout le monde retient la très belle reprise de The man who sold the world par Nirvana, cette version de Fame par Scott Weiland est l’hommage d’un fan à son idole. Un choix particulier aussi pour un artiste qui, à l’instar de Kurt Cobain, n’a pas supporté la célébrité, noyant ses difficultés dans des paradis artificiels qui auront raison de lui. Cette version est d’ailleurs très psychédélique, bien plus que l’originale.
5° The Last Shadow Puppets – In the heat of the morning (2008 sur un CD single)
Le duo magique Alex Turner / Miles Kane publie en 2008 un premier album magistral, The Age of The Understatement. En parallèle, le supergroupe publie quelques singles, et sur l’un d’eux cette reprise de In the heat of the morning, parue initialement sur le premier album, compilant les chansons 60s de Bowie, souvent passées sous silence. Mais une époque à laquelle The Last Shadow Puppets s’est fait un devoir de rendre un superbe hommage.
6° Gene Loves Jezebel – All the young dudes (1999 sur l’album Goth Oddity, a gothic tribute to David Bowie)
Balancer une version gothique d’un hymne glam, c’est faire un trait d’union a priori pas évident. Sur cette compilation Tribute, les frères Aston et leur groupe rendent une copie sombre et dansante de cette chanson initialement composée et écrite par Bowie pour son pote Ian Hunter et son groupe Mott The Hoople.
7° Voltaire – China girl (2006 sur l’album Zombie Prostitute and Other Ooky Spooky Hits )
Le chanteur cabaret/goth cubain Aurelio Voltaire ne propose pas ici une reprise mais une véritable relecture de China Girl. Ambiance sombre et latino, cette version respecte la mélodie originale, mais lui offre un écrin nouveau et véritablement original.
8° Lulu – The man who sold the world (1973 sur l’album Lulu The man who sold the world)
La chanteuse écossaise Lulu donne une nouvelle dimension à The man who sold The World quatre ans seulement après la première publication de la chanson. Elle lui apporte surtout une coloration glam du plus bel effet. Avec un certain Mick Ronson à la guitare, et un certain David Bowie aux choeurs, au saxophone et à la production.
Nirvana relancera l’intérêt autour de la chanson dans son MTV Unplugged (1993)
9°Maynard James Keenan & David Bowie – Bring me the disco king (2003 sur la BO du film Underworld)
Danny Lohner (NIN) à la production, Maynard James Keenan (Tool) au chant pour accompagner Bowie sur cette version remixée avec la participation de Josh Freeze (NIN, A Perfect Circle, Guns’n’Roses et un millier d’autres participations) à la batterie et John Frusciante (Red Hot Chili Peppers) à la guitare, voici qui ferait un fantastique super groupe. Cherry on the cake, Milla Jovovich en voix féminine.
10° Philip Glass – « Heroes » (1996 sur l’album Symphonie n°4 « Heroes »)
Quand Philip Glass, compositeur de musique contemporaine minimaliste, décide d’adapter en version symphonique le travail de David Bowie, ça donne une oeuvre nouvelle, dans laquelle on ressent la musique de Bowie plus qu’on ne la reconnait. Cette version a surtout servi de base au ballet de Twyla Tharp. Envoûtant, beau, émouvant, ce travail autour de l’oeuvre de Bowie & Eno fait entrer le duo dans les salles les plus élitistes de la planète.
Philip Glass a également travaillé de la même façon autour de l’album Low.
Retour aussi sur l’album de Maya Beiser
http://myskeuds.eu/index.php/2020/04/18/maya-beiser-bowie-cello-symphonie-blackstar-musique-contemporaine/