Il y a quelque chose d’agaçant à écouter les albums de Miles Kane. Quelque chose qui tient surtout, osons l’avouer, de la jalousie. Depuis ses débuts avec The Rascals jusqu’aux indispensables albums de The Last Shadow Puppets en passant par sa carrière solo, on ne sait pas si notre homme est un plagiaire de la pop britannique – essentiellement des 60s/70s ou s’il poursuit son chemin propre. Mais dans les deux cas il faut se rendre à l’évidence : il y a chez Miles Kane un absolu génie du son.
Que ce soit la production, le travail mélodique, l’interprétation, tout ici n’est que brillant, clinquant, glam. Et ce ne sont pas les délires sur ce pont exotique sur Don’t let it get you down qui vont promettre le contraire. Il n’y a peut-être qu’une chose qu’on peut reprocher à Miles Kane : ne pas avoir encore enregistré la chanson d’un James Bond.
Alors OK, ce n’est pas sur l’arc Daniel Craig que sa musique aurait convenu. Mais selon la tournure, peut-être plus légère et ironique des prochaines aventures de l’agent 007, Miles Kane se poserait en idéal candidat pour proposer à la fois la chanson-titre et pourquoi pas quelque illustrations bienvenues dans le film.
Surtout, on sent à chaque chanson une envie de sale gosse bien élevé de casser son jouer pour mieux en transformer la destination. Une envie de dire « vous croyez écouter ça ? Ben non, c’est tout autre chose ». On le sait à l’avance, mais on se fait avoir à chaque fois, et avec délice en plus. Alors oui, il y a quelque chose d’agaçant à écouter les albums de Miles Kane. Quelque chose qui tient définitivement de la jalousie face à ce talent dingue et assumé !
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