On tient là un disque puissant, complet, et pour tout dire assez vertigineux dans son écoute. Un album qui nous ramène au bon temps de la pop indus fin 90s, quand rock, pop, indus fusionnaient – ne gardant du premier que la puissance, de la seconde que la finesse, du troisième que la noirceur- en tâtant du métal pour la profondeur.
Alors oui, plusieurs noms reviennent à l’écoute des premières notes de My Eyes, titre d’ouverture : Stabbing Westward, Paradise Lost (celui de Host ou Believe in nothing), Mesh. Mais pas pour évoquer un plagiat. Non, pour rappeler à quel point il est encore indispensable d’écouter cette musique !
Pour ce 9e album, le groupe californien (ou plutôt one man band) poursuit cette quête insensée débutée en 2004, quand la première génération du genre a rendu les âmes (encore que, Stabbing Westward a montré des signes de réveil de son long coma, et promet un album pour 2022…).
Il n’y a rien à jeter sur cet album totalement gothic dans son esthétique, totalement électro dans sa production, et impeccablement rock dans son esprit. Il y a là un travail de production et de post-production admirables.
On ne sait pas si le son est brûlant ou glacial – en physique on sait à quel point le froid extrême peut brûler !), mais surtout The Anix évite l’écueil habituel de tels disques : une uniformisation sonore qui rend vite l’écoute roborative. Or là, on prend un plaisir fou à écouter l’album jusqu’au bout, d’une seule traite, et de le réécouter dans la foulée.
Des refrains bigger than life comme sur Below, on en a déjà entendu un paquet. Mais ce sont des refrains de cet acabit qui font headbanger, qui nous font nous sentir plus grands, plus forts, plus invincibles.
Bref, on tient avec Revenge un album qui ne révolutionnera pas son genre musical. Mais un album filou qui va plaire à ceux qui aime ces mélanges indus/électro/rock et qui pourrait bien venir chatouiller gravement les oreilles de fans d’électro pop ou de new wave, tant il est réussi de bout en bout. Comme si, d’un coup, le métal le plus lourd accouchait d’ailes de papillons, belles, fortes et fragiles !
Dans un genre proche
http://myskeuds.eu/index.php/2021/11/26/zeromancer-orchestra-of-knives-rock-industriel/