Y’a les débarquements en grandes pompes : des feux d’artifice, du gros son, des lumières, des cris. Et il y a deathcrash, groupe britannique qui débarque sur la pointe des pieds, jusqu’à choisir de ne pas mettre une majuscule à son nom.
Alors, on appuie Play. Et on se retrouve embarqué dans un monde de limbes, entre douceur du chant et puissance de la musique. Adepte du slowcore (popularisé de longue date par Low), deathcrash propose avec Return (nom original pour un premier album) une très jolie collections de chansons où lenteur et langueur se disputent chaque intention musicale.
Basse bien ronde, son très live, voix qui tournicotent, et par moments une montée d’arpège qui apporte un peu plus de violence dans le propos. Return est un disque rapidement addictif, à condition d’avoir passé la première minute, en fait. Car, pour qui n’est pas très au fait du slowcore, tout cela peut paraitre bizarre, a minima.
Les moments de grâce et de sensualité sont nombreux (l’intro de Unwind, cette voix susurrée…). Et tant de lenteur apporte paradoxalement un véritable sentiment d’urgence. Urgence à écouter l’album, urgence à profiter d’une musique qui puise autant dans le post-rock que le jazz le plus ouvert ou même – de plus loin – le trip hop. Oui, le trip hop pour ces ambiances spleenesques en grand format.
Return s’annonce comme l’un des très beaux albums de 2022, à écouter surtout par temps gris. Ou par temps de pluie. Ou tout simplement par un beau ciel d’été, dans un hamac, pour plonger doucement, imperceptiblement dans une superbe sieste.
Dans un genre proche
http://myskeuds.eu/index.php/2018/10/06/double-negative-low-rock/