La carrière d’un artiste ou groupe de musique est le plus souvent faite de hauts et de bas. Demandez aux musiciens de Marillion ce qu’ils en pensent ! Fers de lance du renouveau prog 80s, groupe d’ouverture pour Queen sur la tournée Kind Of Magic, ils ont influencé jusqu’à Radiohead, mais ont perdu du terrain médiatique dans les 90s et les 2000s.
Cependant, le groupe de la banlieue londonienne (Aylesbury) a toujours pu compter sur le soutien de son public. Lequel lui a permis depuis de longues années maintenant de financer sa musique, en précommandant les albums. Si la chose est aujourd’hui assez habituelle, Marillion en fut précurseur.
Et artistiquement, après cette période de désintérêt, Marillion revient par la grande porte, depuis son album précédent (Fuck Everyone And Run / FEAR), classé 4e du Top Album britannique en 2016 (une première pour le groupe depuis… 1987 !).
An Hour Before It’s Dark suivra peut-être, espérons-le, le même chemin doré. Car il contient une nouvelle fois des chansons à la magie inclassable, si ce n’est à dire « c’est du Marillion ». Parce que, oui, Steve Hogarth et sa bande ont cette science de la musique, cet amour de la mélodie. Ils ont aussi cette alchimie des arrangements, qui transforme chacune de leurs chansons en pièces musicales véritables. Le chanteur chante, bien sûr, mais il interprète ses textes comme le ferait un acteur de théâtre. Il leur donne une émotion rare, comme si chaque mot, chaque syllabe était prétexte à une interprétation propre.
Ayant adopté le format radio depuis quelques années maintenant, Marillion propose ici une collection de 18 chansons. Même s’il faut remarquer que comme à la grande époque, plusieurs chansons sont en fait un arc narratif complet, chose déjà tentée par Marillion, mais qui donne ici son concept à l’album. Et au final, entre toutes ces parties, restent quatre « chapitres » ou mouvements : Be hard on yourself, Reprogram the Gene, Sierra Leone et Care.
Il y a aussi des chansons qui échappent à ces chapitres, notamment le premier single, Murder Machines, chanson typique du groupe, avec un groove spleenesque accompagnant une voix toujours aussi captivante.
Marillion a été, est et demeurera l’un des groupes les plus importants de l’histoire du rock en Grande Bretagne et le fait une nouvelle fois savoir. God save these guys !
Encore du prog ?
http://myskeuds.eu/index.php/2022/02/11/jethro-tull-the-zealot-gene-rock-progressif/