L’édition augmentée permet de s’intéresser à cet album publié il y a quelques mois. Après une belle introduction aux cordes, Let it hurt balance un coup de poing ! Karen Carpenter serait finalement encore en vie, et sa voix n’aurait que très peu changé. C’est la première impression au moment d’écouter cette chanson. Car, hélas non, la Superstar est bel et bien décédée depuis bientôt 40 ans.
Mais The Anchoress – alias Catherine Davies – reprend avec brio ce flambeau magique sur son second album, The Art of losing.
Un timbre de voix proche, donc, mais une classe dans l’interprétation quasi identique pour cette artiste galloise. Une profondeur vocale, une dramatique théâtrale dans le chant et des chansons qui servent d’écrin à ce talent.
La dame s’offre également des invités de tout premier ordre, à l’image de James Dean Bradfield sur le lumineux The Exchange. Les Manic Street Preachers avaient invité The Anchoress sur leur album, Resistance is futile en 2018.
Album soigné, oeuvrant dans un genre pop rock assez classique, The Art of losing est un disque fait pour passer l’épreuve du temps, grâce à un songwriting et une production qui lui offrent une belle uniformité générale, tout en proposant des chansons très différentes les unes des autres.
L’émouvante All farewells should be sudden est un sommet, une de ces chansons intemporelles, à la beauté pure.
Evidemment, le piano de All shall be well fera penser à Agnes Obel ou Tori Amos, telle ou telle autre chanson nous ramèneront peut-être à Annie Lennox. Mais au-delà de comparaisons très glorieuses, c’est la singularité de The Anchoress, la sincérité de son propos qui toucheront avant tout.
The Art of losing est surtout, après plusieurs écoutes, un album qui regorge d’une qualité devenue bien trop rare depuis quelques années : de la classe.
The Anchoress avait collaboré avec les Manic Street Preachers sur Resistance is futile. A retrouver dans les archives !
http://myskeuds.eu/index.php/2018/11/22/discomaniac-files-2018/