Zeal & Ardor signe avec cet album éponyme son déjà 4e album (plus un EP) en une dizaine d’années de carrière. Une musique qui est toujours aussi barrée, toujours aussi spirituelle et ésotérique, surtout. Parce que le postulat de base du groupe était de mélanger deux genres musicaux à peu près aussi éloignés que l’OM et le PSG, à savoir le metal extrême (tendance black metal) et le chant gospel, dans ce qu’il peut présenter de plus énergique et profond.
La musique ici présente est particulièrement clivante. D’une chanson à l’autre, voire même à l’intérieur d’une seule chanson, on va à la fois aimer et détester ce que l’on entend. Le résultat final, lui, est totalement jouissif, absolu, sans le moindre compromis sur une liberté artistique complète.
A l’image du groupe américain Algiers, l’usage du gospel apporte une dimension inouïe et insolite à un ensemble monolithique (metal extrême) que quelques arrangements électroniques rendent encore plus fou et décalé. Comme ces quelques notes de piano faithnomoriennes sur Death to the Holy.
Alors évidemment, certains passages feront penser à la légende du rock suisse, The Young Gods. Une filiation assez naturelle dans une démarche de recherche musicale, d’envie de dépasser les limites des genres musicaux. Et surtout dans une recherche d’homogénéité de l’album. Car Zeal & Ardor doit absolument s’écouter d’une traite (encore mieux au casque) pour en ressentir ce que le musique ne peut que laisser affleurer sans le dire.
Clairement, pour qui ne connaîtrait pas déjà le travail du groupe, il y a une démarche absolument déroutante (l’essai Trip hop / Ambient / Black metal de Emersion est incroyable).
Zeal & Ardor réussit le pari de poursuivre un chemin que d’aucuns lui auraient prédit dangereux dès ses débuts, dans une démarche que l’on sent à la fois artistique, humaine et spirituelle.
Pour un autre groupe complètement fou et avant gardiste :
http://myskeuds.eu/index.php/2019/05/25/drone-activity-ulver-ambient-drone/
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