Il ne faut que quelques secondes d’intro de I am nothing, chanson d’ouverture, pour que la magie opère. Cette magie qui nous ramène directement au début des années 2000, à l’époque où pas un film ou une série ne se faisait sans une musique de Stabbing Westward.
Des chansons qui percutent directement, visant une communion en live avec le public, des grosses guitares, une section rythmique au taquet, des claviers sombres ou mélancoliques ou dansants selon la chanson, et la voix inchangée de Chris Hall.
Chasing Ghosts s’inscrit dans la droite lignée des albums publiés par le groupe entre 1994 et 2001. Un mélange entre rock, indus, pop et gothique. Un mélange entre éros et thanatos. Mais aussi mélange entre la glace et le feu. Mais surtout une facilité mélodique que l’on peut sans honte qualifier de pop. Le premier single, Dead & gone, avait de toute façon annoncé de l’excellent à venir, rappelant les grandes heures du groupe (comme le fantastique Save yourself sur Darkest Days, le monument du groupe, publié en 1997).
C’est un bonheur absolu déjà de pouvoir écouter du matériel nouveau et inédit de Stabbing Westward en 2022. Mais encore plus extraordinaire de s’apercevoir que le groupe ne revient pas juste pour la beauté du geste en proposant quelque chose de tiède. Non, Stabbing Westward revient pour de bon, avec un album qui aurait certainement été immédiatement au sommet des charts il y a 20 ans. A voir si aujourd’hui face à une certaine paresse intellectuelle du public, ce groupe sans concession saura encore séduire. C’est là tout le pari, finalement : ne pas être en décalage avec les attentes du public. Mais les fans du groupe, eux, gageons-le, sont ravis et plus qu’enthousiastes à l’écoute de ce magnifique disque.
Encore un groupe légendaire du rock indus ici
http://myskeuds.eu/index.php/2021/10/07/ministry-moral-hygiene-indus/