Le disque m’a été vendu « comme tu aimes Dälek et le rap indus ». Bon, ça donne envie.
Mais au bout de quelques secondes du morceau introductif, collage de sons et de dialogues, on se dit que ce n’est pas tout à fait la même chose. Pas la même chose mais la même énergie, la même folie (Trigger Warming) qui va se rapprocher plus du travail d’un groupe comme The Young Gods (avec qui a d’ailleurs travaillé… Dälek. Finalement, on s’y retrouve !).
Biollante propose sur J’espère que tu danseras quelque part un disque qu’on ne peut qu’écouter. C’est à dire de façon active. Sans rien faire d’autre. Ici le propos n’est pas pop. Les 6 titres proposés ne sont pas un accompagnement sonore quelconque. Ces collages électro surfent entre un surréalisme (Biollante) et une absurdité kafkaïenne. Entre spoken word, rap, nappes indus et noisy, c’est un disque qui bénéficie d’une qualité non pas rare, mais rarissime : on n’a jamais (ou quasiment jamais) entendu ça ! C’est en tous cas pour ce genre de découvertes qu’existe Myskeuds. Clairement !
J’espère que tu danseras quelque part a donc aussi le défaut de cette qualité : dans nos années 20 si aseptisées, où la rébellion s’appellerait Jul ou Juliette Armanet, un tel album n’aura que peu de chances d’être apprécié pour son art ou son message.
Mais pour l’oreille un peu avertie, Biollante représente une bulle d’espoir quant à l’esprit défricheur et aventurier de la musique. Et le souvenir de groupes fusion des 90s comme les britanniques Senser. Surtout, il présage d’une représentation live assez ahurissante, tant le maelström musical ici proposé est puissant, foutraque, urgent et violent comme le monstre haïku dont le groupe tire son nom. Mention particulière à Pourquoi Pas, morceau prog (20mn), qui à lui-seul peut devenir performance scénique dingue !
Dans un genre proche
http://myskeuds.eu/index.php/2020/03/13/body-count-carnivore-rap-metal/
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