Blues Explosion est mort. Vive Jon Spencer & The Hitmakers. Véritable référence du rock’n’roll tendance garage, Jon Spencer revient encore plus en forme. Héritier en ligne droite de ce que le rock’n’roll aura créé de plus sauvage, depuis Ike Turner ou Gene Vincent en passant par les Sex Pistols, Jon Spencer sait mieux que quiconque balancer les accords et les sons qui rappelleront la force sexuelle et transgressive du rock.
Gardien d’un temple mis à mal par ses nombreuses mutations et fusions, notre homme ne garde du rock que ce qu’il a de plus tendancieux, juste pour rappeler à quel point cette musique continue d’être révolutionnaire, même si elle a célébré l’an dernier ses 70 ans dans l’indifférence la plus totale (si l’on prend comme point de démarrage du rock l’incontournable Rocket 88 de Ike Turner, en 1951).
Spencer gets it lit dégouline de rock, exhale de roll, potards à 12 sur la voix, batterie aux ordres, claviers psyché, guitares sales et basse ronflante comme un chat après sa partie de chasse. Du gimmick, de la passion, de la rage, tous les ingrédients du rock sont là, et pas qu’un peu.
C’est donc de jouissance qu’il faut parler ici. D’une grande jouissance pour les oreilles, maltraitées comme elles aiment par ces mélanges de sons, par cette voix de gourou sous amphétamines, par ces agressions volontaires à la guitare. On en prend plein la tronche, jusque’aux claviers 70s (Get it right now). Mais on en redemande. Jusqu’à 13 doses d’intense rock’n’roll.
A ceux qui proclament que le rock est mort, Jon Spencer & The Hitmakers adressent donc un bon gros doigt d’honneur.
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