Mine de rien, Bloc Party célèbre cette année ses 20 ans d’existence, et Silent Alarm, son premier album a 17 ans. Passé ce sale coup de vieux, l’écoute d’Alpha Games prouve que le groupe n’a pas pris une ride. Dès l’introductif Day Drinker, au potentiel single imparable entre pop, rock, wave, on retrouve l’énergie habituelle du groupe et la voix si particulière de Kele Okereke. Le groupe y balance même quelques grosses guitares.
Si le potentiel dansant de Bloc Party est toujours là, force est de constater que l’énergie plus brute et rock, voire indus par moments (Traps) confère à leur travail une puissance qu’on n’osait imaginer à l’époque. Idles ou Fontaines D.C. sont passés par là, sans aucun doute. Il est sans doute un peu trop tôt pour juger l’influence de Bloc Party et son premier album sur les 20 dernières années. Mais il est certain que les Britanniques ont posé les pierres d’un renouveau du genre post-punk. A leur façon.
Et donc, en précurseur, Bloc Party ne laisse pas son trône comme ça. Le groupe enchaine sur Alpha Games une très belle collection de chansons à la production froide comme l’acier. Laissant une nouvelle fois à l’auditeur le soin de réchauffer tout ça sur le dance floor. Ce mélange chaud/froid propre au post-punk mais dont Bloc Party a su trouver quelques ingrédients pour le rendre si personnel.
Les quelques soupçons hip hop sont parfaitement assimilés à l’ensemble (Rough Justice, l’un des moments forts de l’album !). Et l’ambiance 80s de Of things cet to come, superbe (proche d’un Drive de The Cars délaissé de son romantisme) en fait un moment précieux.
Bloc Party aura attendu six ans avant d’effectuer un très beau retour qu’on imagine déjà triomphal tant ces 12 nouvelles chansons sont taillées pour la scène.
Encore http://myskeuds.eu/index.php/2022/04/07/the-ninth-wave-heavy-like-a-headache-post-punk/du post punk ?