L’histoire de la musique est pleine de « Et si ? ». L’un des plus importants demeure celui-ci. « Et si Ian Curtis ne s’était pas barré si jeune au concert céleste, quid de Joy Division ? ». Parce que oui, les deux albums enregistrés par le groupe de Manchester, puis ce Love will tear us apart publié après sa disparition ont changé la face du rock. Et pas qu’un peu !
Le mouvement post punk doit énormément à Joy Division. Pas qu’à Joy Division, mais beaucoup, énormément, même.
Et Death Bells pourrait répondre, à sa façon à ce « Et si ? » . Tant ce Between here and everywhere semble reprendre le chemin là où Ian Curtis l’a quitté. Tant musicalement que vocalement, on a le sentiment que cet album est à la fois une continuation et un hommage à l’oeuvre des fondateurs du post punk. Et bien plus que les autres groupes du genre, aussi talentueux et reconnus soient-ils aujourd’hui. D’Idles à Fontaines DC en passant par bien d’autres.
Basse en avant, voix désincarnée et profonde, minimalisme mélodique, choeurs : tout le bréviaire de Joy Div’ y passe. Pour autant Death Bells affirme une personnalité propre, différente de celle de son inspirateur. Une personnalité et une actualité frappantes sur la majorité des chansons.
Qui font que Between here and everywhere sonnera toujours plus comme un nouvel album de Death Bells que comme le troisième album rêvé, espéré secrètement par les fans de Joy Division.
Au final, il y a quelque chose d’assez fou à l’écoute de Between here and everywhere : l’impression que dans le post punk, genre froid et nihiliste, certains parviennent à toucher au sacré pour mieux le mettre en lumière. Saisissant album, d’un bout à l’autre.
Le site du groupe c’est ici
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