Il y a les tâcherons du rock. Qui s’appliquent à proposer la musique la plus carré qui soit. Qui vont parler d’art, d’ésotérisme ou de philosophie à propos du rock. Et il y a Brant Bjork. Lui, l’un des fondateurs du mouvement stoner (avec Kyuss, puis Fu Manchu). Lui qui joue comme il respire. Voire joue pour respirer, tel le requin qui doit bouger pour vivre. Et qui propose à nouveau sur ce Bougainvillea Suite une série de chansons que l’on croirait improvisées au gré de ses humeurs. Ce qui est faux. Encore que. Peut-être en partie. Et encore.
Brant Bjork, c’est l’un des héritiers de la coolitude rock. Capable de balancer un riff simplissime au premier abord pour en faire une grande chanson (Trip on the wine, Broke that spell et son soluohypnotique). Ou bien capable de se perdre dans un dédale entre rock, blues et psychédélisme avec bonheur.
Bougainvillea Suite aura tout ce que l’amateur de rock adore ou redoute, selon son engagement philosophique personnel. Soit un groove et un feeling de fou. Une technique qui ne se met pas en avant, mais participe à la cohérence globale du disque.
Le sentiment de facilité et de coolitude s’intensifie morceau après morceau, et surtout écoute après écoute. Avec un brin de nostalgie 70s dans le choix de la production (Bread for butter).
Finalement, le rock c’est simple. Le rock c’est beau. Le rock c’est surtout beau quand c’est simple. Et même simple quand c’est Bjork.