Il y a quelque chose d’intiment lié entre le courant industriel, froid par nature, et les influences latines, bien plus chaudes. Comme un Nino ou une Nina musicaux. Une fois chaud, une fois froid. Peut-être est-ce lié aux origines cubaines de l’un des papes du genre, Al Jourgensen (Ministry) ?
Venons-en à Pecadores. Ce groupe brésilien balance sur ce Diablo que me carregue une musique stressante, assez claustrophobe. Et pourtant. Pourtant, il y a une lumière dingue qui ressort dès la lente et angoissante introduction (Maestro). Le mélange, le collage musical entre rock, électronique, chants religieux (Cangaceiro macabro) accentue cette impression de malaise assez prenante, il faut bien l’avouer.
Pecadores propose en 12 chansons (si l’on enlève l’intro Maestro) une sorte de chemin de Ghetsemane assez impressionnant. Ou bien une descente dantesque vers l’Enfer. Empruntant aux techniques de cut up et de collages de Ministry aussi bien qu’à la martialité de Rammstein, Pecadores balance une musique oppressante, à laquelle l’usage du portugais apporte une touche très étonnante. Car la voix du chanteur reste grave, malsaine, tout du long.
Diablo que me carregue, premier album en huit ans de Pecadores, est un disque qui balance une série de claques ! Et de moments inattendus (la chanson-titre, sorte de western poisseux). De manière générale, Pecadores met d’ailleurs son pas dans celui de Sepultura, en mâtinant son travail des musiques traditionnelles brésiliennes.
Pecadores signe, mine de rien, un album de metal indus singulier et moderne, en revendiquant ses emprunts à la génération old school du genre. Un joli tour de magie !

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