Potards voix à 15, basse grondante et tempo lourd, voici comment débute Poachers, via la chanson Poacher gets the trusk. Suivent 5 autre chansons survitaminées, brutes et violentes. Une agression sonore que l’on accepte bien volontiers. Car il y a quelque chose ici de différent. De punk, c’est évident. D’urgent, bien entendu. Mais aussi quelque chose de plus arty en fond. Comme si le punk devenait une matière nouvelle (le break « pop » sur Power trippin’).
Ce groupe bostonien ne semble vouloir faire aucune concession à quiconque, sauf à la musique. Son Asphalt Rivers rappelle l’odeur de soufre d’un I put a spell on you. Mais un sort jeté dans quelque cave sombre et glauque.
Les variations entre musique très énervée et (rares mais notables) passages plus conventionnels apportent à Poachers une aspérité toute particulière. Les guitares créent des nappes intenses.
Au final, on ne sait plus si l’on a à faire à du punk énervé, à du shoegaze (énervé, aussi), à du néo metal mâtiné de screams (Chase fire, catch smoke).
Clairement, les six titres qui composent Poacher sont excellents. Mais surtout laissent l’auditeur sur sa faim. Parce qu’il en voudrait plus. Mais se dit tout de même qu’avec ce rouleau compresseur qui lui est passé dessus, six titres sont peut-être suffisants. Hésitation à chaque écoute sur ce point. Pas sur la qualité évidente de l’ensemble.
Car The Freqs, sans révolutionner le noise rock, lui apportent une saveur rare, celle d’un contenu qui n’est pas que bruit et fureur. Mais quelque chose d’autre, assez impalpable. Mais réel.
Le BandCamp officiel du groupe ici
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